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Un temps d’arrêt…

Par Marianne Cornu, collaboratrice pour Proche en tout temps.

Pour l’entourage, la situation peut s’avérer tout aussi complexe. Comme enfant, comme conjoint.e, comme frère, comme sœur, accompagner une personne aînée aux prises avec un problème de santé mentale emmène son lot d’émotions et de questionnements.
Pour l’entourage, la situation peut s’avérer tout aussi complexe. Comme enfant, comme conjoint.e, comme frère, comme sœur, accompagner une personne aînée aux prises avec un problème de santé mentale emmène son lot d’émotions et de questionnements.

La question des problèmes de santé mentale chez les personnes aînées est complexe. Par problèmes de santé mentale, on entend ici les troubles tels que la schizophrénie, la dépression, le trouble bipolaire, etc. Déjà, la génération des 65 ans et plus est passée à travers de multiples changements de société concernant les soins et la perception de la maladie mentale, ce qui peut être assez mélangeant. Les aînés sont par ailleurs amenés à vivre des transitions, des pertes et des deuils tels que le passage à la retraite, à une résidence, le décès de proches, des problèmes de santé physiques, etc., événements qui peuvent être très difficiles à vivre. L’évaluation et le traitement des troubles de santé mentale chez cette tranche de la population doit de plus tenir compte du vieillissement, des autres problèmes de santé, de la plus grande sensibilité des aînés aux médicaments.

Le modèle C.A.P. décrit les rôles et les besoins particuliers des membres de l’entourage : de par ce qu’il est amené à vivre, le proche peut être à la fois client du système de santé, accompagnateur de la personne qu’il soutient (et à ce titre, avec l’accord de la personne concernée, pouvoir parler avec l’équipe soignante, s’impliquer dans les soins et favoriser le rétablissement possible, eh oui, à tout âge!) et, finalement, partenaire du système de santé (et s’impliquer à divers niveaux dans des organismes, des comités). Évidemment, il n’y a aucune obligation dans les rôles décrits et les besoins de chacun varient.
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L’évolution de la schizophrénie chez la personne aînée

Par Marianne Cornu, collaboratrice pour le projet Proche en tout temps

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la schizophrénie est un trouble mental sévère et chronique qui affecte plus de 23 millions de personnes dans le monde et se caractérise par des distorsions de la pensée, des perceptions, des émotions, du sentiment de soi et du comportement. Le ressenti comporte souvent des hallucinations, le fait d’entendre des voix ou de voir des choses qui n’existent pas, et des délires, des convictions inébranlables ou fausses.

On peut distinguer dans la schizophrénie des symptômes dits positifs et d’autres dits négatifs. Les symptômes positifs sont des « ajouts » aux pensées d’une personne, à ses perceptions ou à ses comportements, comme par exemple des hallucinations, des idées délirantes, une désorganisation. Ces symptômes se manifestent plus fortement lors d’une phase aiguë qu’on appelle aussi décompensation et qui correspond à un épisode de psychose. Les symptômes négatifs, eux, sont en quelque sorte des « pertes », une diminution des aptitudes comme des difficultés à communiquer, une baisse d’énergie et de motivation, une hygiène qui laisse à désirer, une difficulté à ressentir de la joie, une capacité de penser plus lente, etc. Les symptômes varient évidemment d’une personne à l’autre et ne se manifestent pas tous en même temps.

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La participation sociale: pilier du vieillissement actif

Par Marianne Cornu, collaboratrice au projet Proche en tout temps

La participation sociale est un des piliers du vieillissement actif. Développer son pouvoir d’agir, se sentir inclus favorise le bien-être de tous. Il est cependant difficile pour beaucoup d’aînés vivant avec un problème de santé mentale de participer à la vie sociale, de fréquenter certains lieux, de bénéficier des services offerts dans les centres communautaires. Souvent l’objets de préjugés, en plus de difficultés liées au vieillissement, à la pauvreté ou autres, ils peuvent préférer fréquenter des organismes spécialisés en santé mentale, ce qui en soi est très bien mais témoigne d’une problématique d’exclusion sociale, lorsque la personne n’ose pas fréquenter d’autres endroits comme un centre de loisir ou un autre organisme s’adressant à une clientèle générale. Bref, les aînés vivant avec un problème de santé mentale sont à haut risque d’exclusion et d’isolement, avec toutes les conséquences que cela peut emmener.

 

UN PROJET DE RECHERCHE-ACTION POUR RÉFLÉCHIR À CES QUESTIONS

Une équipe de chercheurs de l’Université du Québec à Trois-Rivières travaille actuellement sur un projet de recherche intitulé Favoriser la participation sociale et l’inclusion d’aînés vivant avec une problématique de santé mentale en partenariat avec les centres communautaires de loisirs : études des besoins et des stratégies pour l’adaptation et l’appropriation du programme Participe-Présent.
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Être à bout de souffle et l’assumer

Par Marianne Cornu, collaboratrice pour Proche en tout temps.

La détresse chez les membres de l’entourage de personnes ayant un problème de santé mentale est trois fois plus élevée que dans la population en général.
La détresse chez les membres de l’entourage de personnes ayant un problème de santé mentale est trois fois plus élevée que dans la population en général.

Accompagner une personne aînée vivant avec un problème de santé mentale, c’est souvent une source de stress. Ce n’est pas la personne elle-même qui est source de stress : c’est la situation et tout ce qu’elle implique. Qu’on aime la personne, qu’on veuille son bonheur, qu’on soit prêt à lui consacrer beaucoup de temps n’y change pas grand-chose : l’inquiétude est là et parfois, avec la fatigue et le stress, notre tolérance diminue. Il est fréquent de développer du ressentiment, d’éprouver de la colère envers notre proche, malgré toute la bonne volonté dont on fait preuve.

UNE DÉTRESSE TROIS FOIS PLUS ÉLEVÉE

Il est scientifiquement démontré que la détresse chez les membres de l’entourage de personnes ayant un problème de santé mentale est trois fois plus élevée que dans la population en général. Avec l’actuelle pandémie, le risque d’épuisement est amplifié. La professeure-chercheuse Mélissa Généreux, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé à l’Université de Sherbrooke, souligne que « ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que les niveaux de dépression et d’anxiété au Québec sont actuellement considérablement plus élevés que ce qui était observé en prépandémie ».

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Les risques des benzodiazépines chez les aînés

par Marianne Cornu, collaboratrice pour Proche en tout temps

L’utilisation de benzodiazépines peut être dangereuse chez les aînés et pourtant, ils figurent parmi les plus grands consommateurs. Selon des données de l’Institut canadien d’information sur la santé (2016), 11,1 % des 65 à 74 ans, 14,4% des 75 à 84 ans et 16,9% des 85 ans et plus en font l’usage.
L’utilisation de benzodiazépines peut être dangereuse chez les aînés et pourtant, ils figurent parmi les plus grands consommateurs. Selon des données de l’Institut canadien d’information sur la santé (2016), 11,1 % des 65 à 74 ans, 14,4% des 75 à 84 ans et 16,9% des 85 ans et plus en font l’usage.

Les benzodiazépines sont des médicaments de la classe des anxiolytiques, c’est-à-dire des médicaments qui sont utilisés pour le traitement de l’anxiété. Ils sont aussi souvent prescrits pour l’insomnie. Ils diminuent l’excitabilité du système nerveux central, apaisant les sensations de tension, de panique, d’irritabilité, d’hyper vigilance, etc. De manière simplifiée, on peut dire qu’ils ralentissent l’activité du cerveau, entraînant un état plus calme, voire somnolent. Ils agissent aussi comme relaxants musculaires.

SURDOSAGE INVOLONTAIRE

La sensibilité à ce type de médicament augmente avec l’âge : les benzodiazépines peuvent avoir des effets plus prononcés et plus longs. Par exemple, des modifications du cerveau chez les aînés font que le temps nécessaire pour que la concentration du médicament diminue dans l’organisme augmente avec le vieillissement, exposant les utilisateurs à des risques d’accumulation et de surdosage involontaire.
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