L’anxiété en temps de crise

Par Marianne Cornu, collaboratrice pour Proche en tout temps

old-woman-by-the-windowSelon des données de l’Institut national de santé publique du Québec, 22% des québécois de plus de 65 ans éprouvent une détresse psychologique élevée. C’est moins que dans les autres tranches d’âge, mais ça reste beaucoup. En temps de crise, comme c’est le cas actuellement, on peut supposer que le chiffre est bien plus élevé. Car cette crise du COVID-19, comme bien d’autres crises, les touche particulièrement.

La peur est une émotion que l’on ressent face à un danger réel, voire potentiel. Le danger, dans la crise actuelle, est on ne peut plus réel. On y est exposé continuellement, que ce soit en personne si on a des contacts, comme c’est le cas en résidence, à l’hôpital ou lors d’une simple sortie dans un commerce, ou encore à travers les médias, à travers nos conversations.

Les personnes aînées peuvent craindre d’attraper la maladie, d’avoir des complications, que des personnes de leur entourage l’attrapent, ils peuvent avoir peur de mourir, avec tout ce que la situation implique, comme les limitations en termes de visites à l’hôpital en contexte de fin de vie ou l’absence de funérailles dignes de ce nom. Ils vivent des pertes importantes, comme l’impossibilité de sortir et de voir des gens.

À force de ressentir de la peur, de l’incertitude, d’être limité dans nos activités, la perception qu’on a du danger peut devenir exagérée ou prendre beaucoup de place, pour le peu qu’on ait une tendance anxieuse. On imagine jusqu’où ça peut aller pour une personne avec un trouble anxieux à proprement parler, ou encore avec un autre trouble de santé mentale.

Si l’on ajoute à cela le stress et l’anxiété ambiants, ressentis et véhiculés par les autres, qu’ils soient co-résidents, voisins, membres de la famille, sachant que le stress peut être « contagieux », nous voilà face à un cocktail assez corsé.

Chez les aînés, l’anxiété est tout particulièrement associée à la dépression (et à une foule d’autres problèmes de santé). Il est d’autant plus important de trouver des moyens pour la diminuer, ne serait-ce qu’un peu.

L’attitude et la disponibilité de l’entourage (famille, bénévoles, amis…) pourra faire une grande différence. Des appels téléphoniques réguliers, où la légèreté et le rire seraient mis de l’avant, sans occulter les difficultés, pourraient s’avérer salvateurs.

On peut aussi suggérer à nos proches aînés qui écoutent les nouvelles en continu de varier leurs activités, ou du moins d’écouter autre chose, car une surexposition peut augmenter l’anxiété. Trop d’information peut aussi être difficile à traiter pour le cerveau, peu importe le contenu.

Il peut être utile de poser la question suivante à un proche aîné pour qui on s’inquiète : « La dernière fois que vous avez vécu une grosse épreuve, comment vous avez fait pour passer au travers? » Sa réponse pourrait nous indiquer ses facteurs de protection les plus efficaces : sentiment de compétence, capacités d’adaptation, soutien de l’entourage, créativité, spiritualité, loisirs, etc. On peut alors essayer de miser sur des moyens semblables pour l’aider à traverser du mieux possible la crise actuelle.

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